Puce dans le cerveau : transmission de ses données cérébrales à un tiers ?

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L’entrepreneur Elon Musk a présenté, vendredi 28 août, la dernière version de son implant neuronal « The Link » développé par sa start-up Neuralink. Il s’agit d’une interface qui relie le cerveau à une machine par l’intermédiaire de circuits intégrés. Ce projet d’une grande envergure vise à traiter les maladies neurologiques et pourraient traiter, à terme, la perte de mémoire, redonner la mobilité aux personnes paralysées ou encore, traiter les accidents vasculaires cérébraux.

Au cours de sa démonstration, Elon Musk a testé son implant sur trois cochons : l’un disposait de la puce « The Link » implantée dans son crâne permettant de montrer son activité cérébrale en temps réel. Le deuxième disposait d’un implant qu’on lui a retiré pour insister sur l’aspect réversible de l’opération. Le dernier n’avait aucun implant et servait de comparaison.

Cette technologie sans-fil fonctionne grâce au Bluetooth et se recharge la nuit. La puce, implantée dans le cerveau sans laisser de trace apparente, retransmet les signaux neurologiques du sujet à un ordinateur capable de prédire où se trouve chacun de ses membres à tout moment. En cas de lésion à la moelle épinière, la puce sera implantée à l’endroit de la blessure pour éviter les circuits de transmission endommagés.

Il faudra néanmoins qu’Elon Musk parviennent à convaincre les patients d’implanter des puces dans leur cerveau et de modifier les impulsions nerveuses qui font de nous ce que nous sommes. Neuralink se heurte ainsi à ses concurrents qui préfèrent recourir à des casques non-invasifs. On pense notamment à l’IA AlterEgo développée par Arnav Kapur, un étudiant diplômé du Massachusetts Institute of Technology Media Lab[1]. Le casque AlterEgo retranscrit les mots que son utilisateur verbalise dans sa tête sans avoir à les prononcer à haute voix.

Par ailleurs, certains spécialistes insistent sur le fait que le cerveau dispose d’une « structure unique, massivement interconnectée »[2] et qu’il n’est pas aussi compartimenté qu’on le pense. Les résultats espérés par Elon Musk pourraient donc être mitigés. En effet, les dégâts cérébraux d’une telle opération sont difficiles à envisager (changement d’humeur, troubles de la parole, perte de sensations…) et une démonstration sur des cochons ne permet pas d’avoir une vision claire de cette technologie sur un être humain.

En tout état de cause, le but réel du milliardaire est de recruter des ingénieurs, chirurgiens et spécialistes de la question pour travailler sur ses nombreux projets futuristes. De plus, il semblerait qu’Elon Musk souhaite avant tout utiliser sa technologie pour augmenter les capacités humaines. Il a d’ailleurs évoqué un épisode de la série dystopique Black Mirror en affirmant vouloir stocker les souvenirs sous forme numérique : « Vous pourrez sauvegarder vos souvenirs, et aussi potentiellement les télécharger dans un autre corps ou dans un robot […] Le future va être bizarre ».

Article écrit en collaboration avec Noor ZAIM.

 


[1] MIT

[2] Dean Burnett, Chercheur à l’Université de Cardiff

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